Ce jour  d’été 1993,  lors du stage « travail sur les émotions », j’ai atteint un summum …  Les jours précédents, tout me dépassait et pourtant  rien ne m’effrayait, et là ce jour-là … je suis allée chercher dans mon cerveau toutes les circonstances de ma naissance et les séquelles psychologiques qu’elle a pu laisser.
Il a suffi aux animateurs de m’inviter, en même temps que les autres stagiaires, dans un nouveau travail du groupe, à aller chercher mes souvenirs à la mode de Stanislas Grof et de sa respiration holotropique.

Du vécu de cet exercice est resté gravé en moi, le final, l’expansion de ma conscience au-delà de l’espace-temps, ma première rencontre avec un esprit animal, mon »esprit guide ». Je me suis longtemps étonnée de ma non-peur du vécu de ce moment du stage.
Les années qui ont suivi, régulièrement, Aigle est réapparu, sur des peintures spontanées, en rêves éveillés, dans des moments-clé de mon chemin et à chaque fois, notre rencontre m’a procuré un sentiment profond d’unité avec ma vie.

 

Voyage avec Aigle

Cet été 1993, dès Sa venue dans mon champ de conscience,  dans ce champ de ma vision intérieure, j’ai suivi cet étranger, j’use de ce mot, j’insiste même sur ce choix de mot, car je l’entends dans le sens de « étranger » en tant qu’être très étrange, puisqu’il s’agissait d’un oiseau royal que je n’avais point, en ma mémoire de cette vie ici-bas,  jamais rencontré.
Aigle a donc débarqué dans mes pensées tel un guide de Carroll Lewis pour lequel, curieusement, Alice-moi a immédiatement ressenti un sentiment de Confiance allié à la Certitude de le connaître depuis toujours.
Dès son appel muet, je ne me suis posé aucune question. Ma Confiance est Totale. Non-étonnée par notre rencontre, j’ai accepté de lui emboîter…  le vol …
Et je me suis envolée avec lui dans un voyage méditatif, hors du temps, hors de la vie quotidienne, un voyage durant lequel seul le fait de voler se vit et reste, à jamais, gravé en la mémoire.
J’ai volé derrière Aigle. J’appelle cela : voler. Pourtant, en un rêve éveillé, corps ou pas corps, tu ne fais rien avec ton corps

La route d’Aigle – 04 mai 2010

physique. Dans tes pensées, tu sais seulement que tu voles, que défile le paysage en dessous de toi, de part et d’autre de toi, que tu planes, qu’allongée dans les airs Cela vole à travers toi.
La peinture qui est venue sous pinceau, le 4 mai 2010, dix sept ans après ce mémorable vol, est la plus belle synthèse du voyage que j’ai fait accompagné, guidé par Aigle, même si elle est ici anachronique …

Nous avons donc volé très haut,  nous avons volé très loin, nous avons volé au-dessus des plus hautes cimes, toujours plus haut, par-dessus les pics des Alpes, par-dessus les sommets de l’Himalaya,  paysages grandioses, féerie des lieux, puis nous sommes parvenus au summum du Tout. Là, qu’avons-nous rencontré ?

RIEN … R-I-E-N !

Aigle, pour notre première rencontre en conscience de moi, nous a arrêtés sur RIEN.  Les vues superbes étaient finies, les paysages ne défilaient plus.
Le film semblait cassé et des pixels blancs s’agitaient sur le fond gris de mon écran intérieur. Je vivais une panne de mon poste de vision. Il était comparable, en cet instant, au vieux poste de télévision en noir et blanc de ma jeunesse. En ces temps-là, je me désespérais de devoir regarder danser les pixels en attendant la recréation d’une image, je m’exaspérais de cette rupture de retransmission de mon émission  préférée.
Ici, après ce merveilleux, cet inattendu voyage, je suis silencieuse, tranquille. La rupture d’image ne génère en moi aucune déception ! Face à la panne du poste de ma vision j’accepte que Cela s’arrête, je donne libre champ à Ce qui veut venir.
Et Cela vient !

Hymne à la Vie – 27 octobre 2016

Ô Acceptation créatrice de merveilles !
Après ce long, ce lent silence qui nous a accompagnés tout au long de notre voyage, tu laisses naître le Son.

Le Son monte,
le Son s’amplifie,
le Son atteint mes oreilles de plus en plus clairement,
le Son vibre jusqu’en mon cœur,
le Son est
Voix d’Anges !
Chorale d’Anges !
Unisson de leur voix pour créer Symphonie !

Je Te connais Symphonie, je t’ai déjà interprétée, ici-même, dans cette chorale. Et là, en cette fin de vol, en cette fin de paysage, je sais ton Son primordial.
Comme épi est en grain, Son était en Silence. Ma voix retrouve sa voie, ma voix se mêle à celles des Anges, ma voix à leur diapason, sans effort est voix d’Ange.

Je chante, je m’entends chanter.

EUPHONIE !

Le temps de ces chants angéliques, de mon chant si pur, si parfait, le temps pour mon cœur, ma gorge de s’éclater d’ivresse d’Être, Aigle a rejoint son monde des symboles. C’est la fin du voyage !
C’est la fin des chants !

Je redescends sur planète Terre. 
Sans aucune restriction, j’accepte ce retour. Je suis de retour enveloppée d’une aura de Lumière, de Joie, d’Espérance, d’Amour !

Le stage quitté, je renoue avec mes voyages terrestres, pédestres, à bicyclette, en voiture ou par rail dans la vie au quotidien.
Mais en moi une Lumière est, elle fait régner la certitude, la certitude que tout est possible, que la vie telle qu’elle s’offre, est telle qu’elle doit être.
Longtemps, j’ai flotté sur l’idée que ce voyage avec Aigle allait vers mon futur, sans parvenir à en saisir son sens, tandis que l’autre vérité attendait de se faire jour au fond de moi. Lorsqu’elle est née à ma compréhension, j’ai su qu’Aigle m’avait embarqué jusqu’à l’Origine de Mon Âme, pour y ressentir le goût de Nos Projets, le sens de ma vie d’aujourd’hui …et je me suis encore plus allégée … et je me suis encore plus ouverte à la Confiance, à la Conscience de moi …